Alcool : vers une consommation plus raisonnée en Europe

Mocktail

Dans un monde où la santé occupe une place croissante, de plus en plus de jeunes choisissent des alternatives sans alcool ou peu alcoolisées.

L’Espagne, la France et l’Italie évoquent de longue date les après-midis ensoleillés en terrasse autour de quelques bières ou verres de vin. Plus que jamais au fait des effets négatifs de la boisson, les jeunes du sud de l’Europe optent néanmoins de plus en plus pour des alternatives sans alcool ou peu alcoolisées. Selon une récente étude sur l’alcool et la vie nocturne en Europe occidentale, 47 % des jeunes Italiens limitent aujourd’hui leur consommation d’alcool de manière consciente, tandis que 45 % des jeunes Espagnols boivent moins qu’avant. Près du quart des répondants ont déclaré ne plus consommer d’alcool du tout.

Pourquoi boire moins d’alcool

Cette nouvelle tendance s’explique par de nombreuses raisons. Pour certaines personnes, limiter ou cesser complètement sa consommation d’alcool est un mode de vie, adopté par conviction religieuse, à cause d’une expérience passée liée à l’alcoolisme, ou encore pour des raisons budgétaires, à l’heure où le coût de la vie explose partout. Mais la santé est souvent le principal motif qui pousse à ne pas boire. De l’insuffisance hépatique au cancer en passant par la maladie rénale chronique, la liste des problèmes médicaux liés à la consommation d’alcool est vertigineuse.

Pendant la pandémie, vivre plus sainement est devenu une priorité pour beaucoup de gens. Éliminer une boisson calorique, mais quasiment dépourvue de valeur nutritionnelle était une évidence pour ces personnes devenues attentives à leur condition physique. D’autant plus en cette période où l’alcool avait perdu l’essentiel de son intérêt en tant que lubrifiant social, puisque les bars et les boîtes de nuit étaient fermés.

Pour d’autres, arrêter l’alcool peut être un choix temporaire pendant la grossesse ou l’allaitement, durant certains traitements ou quand on est conducteur désigné d’une soirée entre amis. Les défis d’abstinence, comme le « Sober October » et le « Dry January », connaissent aussi un succès croissant. Parfois, boire de manière plus raisonnée passe par le choix de boissons moins titrées plutôt que par la réduction des quantités consommées. Dans l’étude mentionnée plus haut, 23 % des jeunes d’Europe occidentale exprimaient leur intérêt pour les boissons à faible teneur en alcool.

Un large éventail d’alternatives sans alcool ou faiblement alcoolisées

En réponse à l’augmentation de la demande, les alternatives gagnent en qualité, en saveur et en variété. Les personnes souhaitant limiter leur consommation d’alcool ne sont plus cantonnées à l’eau gazeuse ou au jus de fruits nature : la plupart des bars ont adopté l’art du cocktail sans alcool, ou mocktail, tandis que la majorité des brasseurs proposent désormais des bières sans alcool, à l’image du Français Kronenbourg et des Italiens Birra Moretti et Peroni. En 2021, Heineken a lancé une bière pression à 0 % – une première mondiale.

Les petits producteurs ont aussi développé des vins rouges, blancs et rosés sans alcool ou peu alcoolisés avec tous types de cépages, et l’on trouve des spiritueux sans alcool tels que du whisky, du rhum, du gin et de la vodka. Les adeptes de la modération disposent également d’un vaste choix de boissons qui ne prétendent pas imiter l’alcool et sont tout simplement délicieuses. Dégustés seuls ou dans des mocktails, les thés glacés, eaux gazeuses aromatisées, bières de gingembre, sirops de fruits et kombuchas rivalisent avec leurs homologues alcoolisés en matière de goût et d’élégance.

(*) Prix moyen du repas calculé sur la base d’une entrée et d’un plat ou d’un plat et d’un dessert, hors boissons, menu et offres promotionnelles. Le prix moyen n’est qu’une estimation, calculé en fonction des prix fournis par le restaurant. Selon les pays, le prix moyen peut inclure ou non toutes les taxes.